Analyse du marché du travail pour le quatrième trimestre 2021
Consultez les données disponibles sur le marché du travail pour le quatrième trimestre 2021.
Par rapport à la même période en 2020, l’emploi salarié a connu une reprise au quatrième trimestre 2021. Le nombre d’emplois (postes de travail) (+2,2%) et le nombre de personnes ayant un emploi (travailleurs occupés) (+1,8%) ont augmenté et le volume de travail (exprimé en équivalents temps plein) a fortement repris (+5,0%).
Bien qu'au quatrième trimestre de 2021, certaines restrictions aient à nouveau été introduites à la suite de la quatrième vague, les restrictions ont été moins drastiques qu'au quatrième trimestre de 2020 (deuxième vague). Le nombre de postes de travail et le nombre de travailleurs occupés au 31 décembre restent au-dessus du niveau d'avant la crise corona (respectivement +1,2% et +1,3% par rapport au 31 décembre 2019). Le volume de travail a fortement augmenté par rapport à 2020, tout en restant également supérieur au niveau d’avant la crise Corona du 4e trimestre 2019 (+0,9%).
Crise du coronavirus et marché du travail
La fermeture totale ou partielle de beaucoup d’entreprises s’exprime principalement de deux manières sur le marché du travail : l’augmentation du chômage temporaire et la cessation ou le non-renouvellement des contrats temporaires. Ces deux phénomènes sont visibles dans les chiffres mais d’une manière différenciée.
En cas de chômage temporaire, le lien entre le travailleur et l’employeur est maintenu mais soit, aucune prestation de travail n’est fournie ou soit, seules des prestations partielles sont effectuées. Il en résulte une baisse directe du volume de travail en équivalents temps plein.
La cessation ou le non-renouvellement de contrats temporaires conduit, surtout dans les secteurs recourant à de nombreux contrats temporaires (secteur du travail intérimaire, horeca…), à une diminution immédiate du nombre de postes de travail. Etant donné que ces emplois très temporaires (tels que les flexi-jobs dans le secteur de l’horeca) sont souvent des emplois additionnels, la baisse du nombre de travailleurs occupés est moins prononcée. De même, la perte en volume de travail pour ces emplois est plutôt limitée.
Agriculture, sylviculture et pêche
Dans l'agriculture et l'horticulture, l'emploi salarié concerne en grande partie du travail saisonnier, sous forme de travail occasionnel.
Le nombre de postes de travail au 31 décembre 2021 était supérieur de 0,4 % à celui de 2020. Le volume de travail du quatrième trimestre était même supérieur de 7,3 % à celui du quatrième trimestre de 2020. Cela s’explique principalement par le fait que la période du pic des récoltes a été retardée de quelques semaines en 2021 suite aux conditions météorologiques. Le pic s’est dès lors déplacé vers la fin du mois septembre et la période des récoltes s’est donc ainsi poursuivie jusqu'au quatrième trimestre.
Industrie et construction
A l’exception du début de la crise Corona (surtout le deuxième trimestre 2020), l’industrie et la construction n’ont pas été directement touchées par les mesures imposées par le gouvernement. L’évolution de secteurs tels que l’industrie et la construction est davantage déterminée par l’évolution de la demande et de l’offre de matières premières et de composants.
Au quatrième trimestre 2021, tant le nombre de postes de travail (+1,4% par rapport à 2020) que le volume de travail (+1,9% par rapport à 2020) ont augmenté. Le nombre de postes de travail est donc plus élevé (+1,1%) , le volume de travail reste plus faible (-0,4%) qu’au quatrième trimestre 2019.
Dans la plupart des sous-secteurs, le volume de travail et le nombre de postes de travail ont augmenté par rapport au quatrième trimestre 2020. À cet égard, l’industrie pharmaceutique connaît la plus forte croissance (+3,4% en postes de travail et +2,9% en volume de travail), suivie par l'industrie alimentaire (+2,1 % en postes de travail et +3,4 % en volume de travail). L’industrie du textile et de l’impression ne se redressent qu’en termes de volume de travail, le nombre de postes de travail diminue. L’emploi dans le secteur « « fabrication de moyens de transport » » a diminué tant au niveau du nombre de postes de travail que du volume de travail (-1,4%, respectivement -3,3% par rapport au quatrième trimestre 2020).
Dans le secteur de la construction, le nombre de postes de travail (+1,6%) a augmenté tout comme le volume de travail (+1,9%).
Secteurs des services
Dans les services commerciaux, beaucoup de secteurs ont été confrontés à une fermeture totale ou partielle. Au quatrième trimestre 2021, des restrictions ont à nouveau été observées dans un certain nombre de secteurs, mais moins qu'en 2020, la reprise qui avait commencé plus tôt s'est maintenue.
Globalement le nombre d’emplois a augmenté (3,6% par rapport à 2020, +2,8% par rapport à 2019). De même, le volume de travail a augmenté (+8,9% par rapport à 2020) et se situe désormais également au-dessus du niveau de 2019 (+0,5%). Dans quasiment tous les sous-secteurs, la tendance est positive, seul le secteur financier continue de subir une baisse structurelle de l’emploi. La tendance est fortement positive pour le secteur de « l’information et la communication » et celui des « professions libérales et activités scientifiques et techniques ».
Dans le secteur de l’horeca où de nombreux travailleurs ont des contrats courts, les mesures restrictives mènent rapidement à de fortes diminutions en termes de postes de travail. Ces emplois sont également rapidement pourvus lorsque les restrictions sont levées. Le nombre de postes de travail a augmenté de manière importante par rapport au quatrième trimestre 2020 (+18,3%) et le volume de travail a doublé (+111%). Toutefois, l'emploi dans le secteur de l’horeca est resté en retrait par rapport au niveau de 2019 (-10,5% en postes de travail, -10,3% en volume de travail).
Dans les services non commerciaux, l’impact de la crise corona sur l’emploi a été assez limité. Ce sont principalement les secteurs «arts, spectacles et loisirs, sports » et « autres services à la personne » qui ont dû réduire ou arrêter complètement leurs activités. Au quatrième trimestre 2021, il y a eu une augmentation du nombre de postes de travail (+1,1% par rapport à 2020, +1,8% par rapport à 2019) et du volume de travail (+2,5% par rapport à 2020, +2% par rapport à 2019). On note une croissance principalement dans l’enseignement (+1% en postes de travail et 1,7% en volume de travail par rapport à 2020) ainsi que dans les soins de santé et les services sociaux (+1% en postes de travail, +1,3% en volume de travail par rapport à 2019). Pour le secteur « arts, spectacles et loisirs, sports », il y a eu une forte reprise par rapport au troisième trimestre 2020 (+7,7% en postes de travail, +33% en volume de travail) mais le volume de travail est resté en deçà du niveau de 2019 (-3,2%).
Travail intérimaire
La demande de main-d’œuvre par le biais du travail intérimaire s’est fortement redressée. A la fin du mois de décembre 2021, on dénombrait 13% de postes de travail de plus qu’à la fin du mois de décembre 2020 (+3% pour les ouvriers, +5% pour les employés), et ils étaient déjà moins nombreux qu’à la fin de décembre 2019 (-4% pour les ouvriers et -2,7% pour les employés). Le volume de travail en équivalents temps plein a fortement augmenté par rapport au quatrième trimestre 2020 (+15% ; +12% pour les ouvriers, +6,5% pour les employés) mais est venu juste au-dessus du niveau du quatrième trimestre 2019 (2,8% ; +3,8% pour les ouvriers, +1,3% pour les employés).
Privé versus public
L’augmentation du nombre de postes de travail a eu lieu tant dans le secteur privé (+2,8% par rapport à 2020) que dans le secteur public (+0,5% par rapport à 2020), de sorte que le nombre d’emplois au 31 décembre 2021, tant dans le secteur privé que public, est supérieur à celui du 31 décembre 2019 (+1,2% pour le privé, +1,4% pour le secteur public et l’enseignement).
L’augmentation du volume de travail s’est principalement produite dans le secteur privé (+6,7% par rapport à 2020) et a dépassé pour la première fois le niveau de 2019 (+0,5%). Dans le secteur public, l’augmentation du volume de travail (+1% par rapport à 2020) a été si importante que le niveau de 2019 a été dépassé (+2%).
Profil des travailleurs
L’augmentation du nombre de postes de travail a été presque aussi forte chez les hommes (+2,3%) que chez les femmes (+2,1%). La reprise du volume de travail a également été presque égale pour les hommes (+4,9%) et les femmes (+5%).
L’augmentation du nombre d’emplois a été la plus forte pour les tranches d’âge les plus jeunes, mais celles-ci avaient également été les plus sévèrement touchées. La reprise du volume de travail a été surtout marquée chez les groupes d’âge les plus jeunes (+ 10,7% chez les jeunes de moins de 25 ans, +4,7% chez les 25-39 ans), mais seuls les groupes d’âge les plus âgés sont déjà à un niveau nettement supérieur à celui de 2019.
L'augmentation du nombre de postes de travail a été la plus forte parmi les habitants de la région bruxelloise et parmi les travailleurs venant de l'extérieur de la Belgique, mais cela est principalement dû à l'effet saisonnier dans l'agriculture et l'horticulture. La reprise du volume de travail a été la plus forte chez les résidents de la région bruxelloise (+7,7%). Cependant, en comparaison avec 2019, le volume de travail a le moins augmenté pour les habitants de la région bruxelloise (+0,3%).